De la poche au poignet, la dernière montre Hermès réinterprète le passé de la maison en mettant à l’honneur un modèle vieux de plus de cent ans.
Des savoir-faire qui traversent le temps
Tout commence en 1912, lorsque Jacqueline Hermès, encore enfant, reçoit de son père un ingénieux porte-oignon destiné à se fixer au poignet. Celui-ci a été imaginé pour que la jeune cavalière puisse pratiquer l’équitation sans devoir accrocher sa montre à ses vêtements ou la glisser dans sa poche. Témoin du savoir-faire de sellier-harnacheur originel d’Hermès, ce bracelet de cuir a été conçu à la manière de ceux que portaient les Lad, enserrant la montre de poche et adoptant sa forme pour mieux la protéger. Cent ans plus tard, cette montre est réinventée sous le nom de In The Pocket.
En 2015, ce modèle emblématique refait peau neuve dans une composition en or rose, lovée dans un costume en cuir d’alligator. Montre de poche se transformant à l’envi en montre-bracelet, elle matérialise tout à la fois le travail artisanal du cuir historique d’Hermès et son évolution horlogère jusqu’à devenir manufacture, aujourd’hui en mains de la septième génération familiale.
Façonnée en or rose, cette pièce présente un diamètre de 40 mm délicatement bombé, augmenté à 49 mm lorsqu’elle est portée au poignet. Son cadran argenté grainé se veut le plus évident et clair possible pour une lecture facile. Les chiffres épurés rythment la ronde des aiguilles bâton, tandis qu’une petite seconde poursuit sa course à 3h. En coulisse oeuvre le mouvement de manufacture Hermès H1837 disposant d’une réserve de marche de 50 heures. Ce calibre automatique arbore une platine perlée et colimaçonnée, sa masse oscillante se tapisse quant à elle du semis de H emblématique de la maison.
L’art du cuir
D’une grande technicité, le bracelet de la montre In The Pocket est constitué de deux parties distinctes, le boucleteau et le sanglon. Réalisé de façon artisanale dans les ateliers maroquiniers de la Montre Hermès en Suisse il présente trois épaisseurs de cuir : l’alligator, un renfort intérieur en cuir de vache assurant une robustesse sans faille, et une doublure en veau Zermatt.
D’abord la coupe : coupées et refendues, les peaux sont trempées, puis moulées dans une matrice. Elles sèchent ainsi durant dix jours, avant d’être découpées à la pointe, refendues, poncées et collées. Chacune des parties est alors partiellement cousue. Le boucleteau est perforé pour libérer les espaces qui dévoileront le cadran et laisseront passer le sanglon et la couronne. Ensuite la table : boucleteau et sanglon sont alors réunis, puis marqués au compas, griffés et cousus selon la technique du cousu-sellier. Place enfin au finissage : martelage de la couture, filetage, teinture et astiquage à la cire d’abeille.
Par Vous Magazine