POURQUOI LE VINTAGE A TOUJOURS AUTANT LA COTES ?

On lui avait prédit un avenir en coup de vent, c’était mal le connaître. Loin d’être un effet de mode, le vintage s’impose véritablement comme une tendance durable, dont les adeptes sont de plus en plus nombreux. Jeune, moins jeune, tout le monde y succombe.

À force de le mettre à toutes les sauces, on est plus bien sûr de sa signification. Selon l’encyclopédie Larousse : « Est
vintage un vêtement, un accessoire, un bijou… des décennies précédentes, remis au goût du jour ». Concernant les
bijoux, le terme vintage s’applique aux pièces de plus de 30 ans. Dénichés le plus souvent dans les boîtes à bijoux
de nos grands-mères, ils sont de véritables madeleines de Proust. Unique, rare, le bijou vintage a toujours une histoire à raconter. Avec la multiplication des sites internet dédiés au vintage, il est de plus en plus facile d’exercer son oeil. Les « Puces », elles, n’ont jamais autant suscité l’engouement que ces dernières années. Alors, les marques surfent sur la vague du vintage pour proposer des produits qui se démarquent et jouent sur le registre de l’émotion. Du rétro chic en veux-tu en voilà. SouvenirS, SouvenirS Philippe Bérard, dirigeant de la société bisontine SMB n’en revient toujours pas. L’annonce du retour de Lip dans son giron natal, Besançon, a fait parler d’elle sur tout le territoire national. En charge de l’exploitation, la fabrication et la distribution de Lip depuis 2014, la société SMB a vu gonfler son carnet de commandes, au fil des mois qui ont suivi la reprise de la marque, et cela devrait continuer pour 2016. En effet, tout le monde veut sa Lip. Les raisons du succès ? L’entreprise s’est attachée à respecter l’ADN de la marque créée en 1867 et s’est concentrée sur deux collections : histoire et design.

Elle a également en charge la conception de nouvelles versions de ces montres pour les adapter aux tailles, tendances
et technologies actuelles. Ainsi, toutes générations confondues, – celles qui avaient à l’époque reçue une Lip pour leur communion ; qui l’avaient vu au poignet de leur grand-père ou encore qui en avaient une au fond d’un tiroir , se laissent à nouveau séduire par cette montre devenue mythique. Avec des noms évocateurs tels que Général de Gaulle, Dauphine ou Henriette, elle provoque instantanément un (ré) attachement à la marque. valeur refuge
En période de crise, chacun de nous a pu le tester, les investissements se réduisent ou se font sur des produits que
nous connaissons et qui nous rassurent.

La devise qui dit que « la mode est un éternel recommencement » n’a jamais autant eu de sens. Ainsi, on se tourne vers les intemporels qui ont marqué une époque, qui n’ont pour ainsi dire paspris une ride et qui peuvent s’accommoder avec à peu près tout, pour peu que l’on est un peu d’imagination. On n’hésite pas alors à mixer des pièces vintage et des créations contemporaines pour créer son propre style, hors des diktats de la mode. Spécialiste des bijoux anciens, Brigitte Gy est à la tête de la boutique familiale parisienne Au vase de Delft. Ici, on ne trouve que des pièces anciennes et notamment des bijoux vintage. Aujourd’hui les bijoux signés se vendent bien confie la propriétaire : « Les modèles vintage Cartier, Hermès, Chanel, Boucheron, Van Cleef & Arpels sont des valeurs sûres…

La période Art Déco est aussi très largement plébiscitée. ». Côté réédition, les maisons de joaillerie puisent dans leurs archives pour proposer des pièces empreintes d’un vernis suranné, et les créateurs s’inspirent du vintage pour imaginer des bijoux qui mixent passé et présent. Des pièces que l’on adopte facilement tant elles nous donnent l’impression d’avoir toujours existées. réinterprétation des grands classiques Lors du dernier salon de l’horlogerie qui s’est tenu à Bâle, une tendance se démarquait des autres, celle de la réinterprétation de modèles historiques. Une occasion pour les marques, surtout celles qui ont une longue tradition horlogère, de capitaliser sur leur savoir-faire doublé d’un storytelling efficace. Loin des pastiches outranciers que nous avions l’habitude de voir équipés entre autre de boîtiers extra-larges, et nous faisant presque regretter le modèle original, les montres 2016 à l’allure vintage se font plus sages et se rapprochent des lignes qui ont séduit les générations précédentes. Modernisées
grâce au bracelet ou boîtier aux proportions plus harmonieuses, elles ont tout bon.

La maille milanaise, typique des années 1950, et dont le savoir-faire particulier du tressage tire ses origines de la ville de Milan, fait aussi un retour fracassant. Améliorée, la maille s’est assouplie et se teinte d’une certaine modernité par l’emploi de finitions telles que la couleur. Elle se décline aussi bien en milieu de gamme qu’en haut de gamme. Chez
Calvin Klein par exemple, le bracelet milanais est à l’origine du succès de son modèle iconique, Minimal. Une montre
devenue un nouveau classique. Comme quoi, on peut faire du neuf avec du vieux.

vintage

Découvrez le Magazine Montres N°105